Je me trouvais dans une cour très vaste où jouaient
beaucoup d’enfants. Certains disaient beaucoup de gros mots. En entendant cela, je me suis aussitôt jeté au milieu d’eux, en poussant des cris et en donnant des coups de poing pour les faire taire. Au moment même, m’apparut un personnage majestueusement habillé. Il m’appela par mon nom et me dit : Ce n’est pas à coups de poing, mais c’est par la douceur et la charité que tu devras conquérir ces enfants et en faire tes amis. Je lui demandais qui il était. Mon nom demande-le à ma mère. A ce moment-là, je vis près de lui une dame majestueuse, vêtue d’un manteau resplendissant comme le soleil. Elle me prit par la main avec bonté et me dit: « Regarde ! Et je m’aperçus que les enfants s’étaient enfuis. A leur place il y avait un grand nombre de chevreaux, de chats, d’ours et autres bêtes semblables. Voici ton champ, me ditelle. Sois humble, courageux et fort. Et, ce que tu vois se passer pour les animaux, tu le feras
pour mes enfants. » Je tournais alors la tête. Et voici ce que je vis : à la place des animaux féroces, apparurent autant d’agneaux qui couraient en bêlant autour de l’homme et de cette dame, comme pour leur faire fête. Alors, elle me posa la main sur la tête et me dit : «Tu comprendras plus tard ! » Ce rêve me laissa une forte impression pour toute la vie

Sac. Giovanni Bosco – « Les mémoires de l’Oratoire »